si la télé flanche, débranche !

vendredi 25 janvier 2008

 

Vous savez que vous êtes engagés dans une série noire implacable lorsque après plusieurs déboires financiers que j’ai retracés dans le billet précédent, vous avez votre télé qui crame. Et là, vous pouvez laisser tomber vos bras – et peut être juste les rattraper avant qu’il ne chute sur le vase de votre grand-mère qui risque, par vengeance, de ne plus tricoter à vos enfants des pulls trop petits pour eux, qu’ils portent ingénument devant – derrière, le bas élargi par leur volonté de couvrir leurs genoux cagneux et de se transformer en boule tueuse, les manches donc leur arrivant aux coudes et vous leur offrirez une obole pour Noël qu’ils vous ramèneraient de quoi leur acheter de nouveaux jeux Nintendo DS …

 

DS que, dans le genre poisse qui vous poursuit, vous avez commandé avant Noël pour contenter votre fille, frustrée de ne pouvoir jouer avec celle de son frère que quand il va aux toilettes, et que vous attendez encore 1 mois après, vu que La Poste, ne perd jamais de colis surtout s’ils sont envoyés sous Collisimo, sauf s’il contient la DS destinée à votre fille. Vous avez attendu croyant que les fêtes étaient la cause d’un léger retard de livraison, mais vous finissez par comprendre que si les fêtes y sont pour quelque chose, c’est certainement que pour y prendre part, une personne bien intentionnée se sert dans les colis livrés à sa merci. Vous devez attendre les résultats de l’enquête ouverte auprès des services postaux avant de pouvoir la recommander (pas l’enquête, même si je suis sûre qu’elle va être conduite sans coup de volant violent, mais la DS pour que votre fille puisse passer aussi peu de temps sur ses devoirs que votre fils et que votre maison soit emplie de zingwuinegwuine aigus et infiltrants (censés être de la musique d’ambiance) qui vous fassent regretter les chamailleries d’antan …enfin vous avez toujours le remue ménage du lave linge bancal, les sonneries persuasives du micro onde qui réclame son ouverture, les chutes diverses et variées qui ponctuent une journée normale et les gémissements de Marcus qui n’a toujours pas compris que les portes des placards avaient un ordre de priorité)

 

Oui, lorsque la télévision flanche, vous savez que c’est les bases de votre tranquillité familiales qui s’ébranlent, comme vont s’ébranler vos thuyas après que votre mari va leur réserver un sort tronçonnesque. Ce week end en effet, votre cher mari, accompagné d’un de ses collègues de travail, va s’attaquer au Mont du Thuya, haut de plus de 5 mètres, laissé à l’état sauvage depuis plus de trois ans et qui en a donc profité pour proliférer au-delà des limites autorisées par le cadastre. Il aurait pu continuer à étendre sa domination sur mon espace vitale, terrassant ma pelouse et ombrageant ma cuisine, si un coup de fil excédé du propriétaire de la maison voisine n’avait bouleversé ma paresse jardinière. Car mes thuyas s’infiltrent également dans son quotidien et ses murs pâtissent d’une certaine humidité. Il m’enjoint donc, si je ne souhaite pas recevoir une lettre d’assignation au Tribunal (ce que je finirais par recevoir pour un autre motif, comme quoi la poisse finit toujours par arriver à son droit), à pratiquer une éradication totale de ma plantation gargantuesque. Après mûre analyse et réflexion, consultation de devis, de nos moyens financiers et physiques à notre disposition, le choix a donc porté sur la méthode bibi : j’offre les croissants et mon mari sa sueur. Ah la joie d’un couple posé sur de bonnes et grosses racines !

 

Ah la joie d’une bonne flambée électronique qui ravive votre maison, remplaçant l’odeur de brûlé des nuggets que vous aviez oubliés dans la poêle pendant que vous vous activiez à chercher des papiers certainement importants mais que vous n’avez pas trouvé vu que vous avez été appelée à plus urgent : sauver les nuggets (sauvetage réussi grâce à votre mari peu regardant du moment que vous dites que ça se mange), camouflant l’odeur des dépôts solides de Marcus (plus solide qu’un fond à la Société Générale) surgissant de la poubelle, jamais à l’improviste mais on a beau le savoir, ça prend à la gorge (et au nez) à chaque ouverture (qui fouette moins toutefois qu’une ouverture de compte à la SG) – comme celle du réfrigérateur lorsqu’il renferme des spécimens censés faire la fierté de la crémerie française.

 

Vous ne pouvez pas dire qu’elle ne vous avez pas averti, la télévision. Avec son sifflement rageur qui vous vrillait le cerveau (la partie restée disponible après le passage de la publicité), avec son codage intempestif alors que vous n’étiez pas sur Canal+ et son image qui ne se rétablissait que si vous donniez un coup violent sur le côté gauche (qui, à l’assemblée, ne s’en est toujours pas remis). Mais vous avez fait le sourd œil et vous voilà bien cramoisi. Heureusement votre mari, outre un don pour couper toute ambition à un thuya récalcitrant, possède une connaissance approfondi des circuits électroniques (il n’a pas besoin de carte en sorte !) et saura cerner celui qui en a grillé une, en contravention totale avec la loi qui stipule qu’il est interdit de fumer dans mon lieu privé.

 

2008 continue donc dans le noir et blanc (vu que plus de télé, plus de couleurs) et si jamais quelqu’un avait une bonne nouvelle à m’annoncer (comme par exemple, que Sarkosy démissionne pour se consacrer au culte des Bruni), je le prie de s’exprimer sur le champ (pas télévisuel puisqu’en panne !).

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