Sex tu plais en été

Et voici notre troisième et dernier épisode estival :

 SEX :

(position du missionnaire)

 Celui qui est certainement le plus attendu, parce qu’en été, il n’y a pas un magasine qui ne fait son étalage en Une « Ce que les hommes pensent du cunnilingus », en supplément «Le guide des amours de vacances », en page conseil «  Comment se refaire un hymen ? », en bonus « Les 58 caresses les plus plébiscitées », en débat « Couple : qui souffre le plus pendant les règles ? », en hors série « L’abstinence est-elle tabou ? ». Parfois il est enrobé d’un semblant de culture « Freud et la peur de l’orgasme clitoridien », voire d’un travail de recherche exhaustif « Le sexe et les religions : prier est-il tromper ? », découpé en paragraphes du genre « la symbolique du lavage des pieds », « le nirvana et l’onanisme », « le hachisch comme viagra », « Le pouvoir de la rétention », « L’impératif de la reproduction et le conditionnel de la fidélité », « Les positions kasher», « La tentation de la séduction », « Le sex-toy : un blasphème »,etc.

Le sexe est donc à l’honneur en été : les épaules dénudées, les jupes tourbillonnantes, les abdomens poilus, les shorts rédhibitoires s’exposent et suscitent des vocations, même chez les plus endurcis (ou les plus ramollos). Les douches froides et les fragrances d’aisselles moites ne suffisent pas à éteindre le feu allumé par les visions de chair, les frottements de peau, les langues se faufilant entre les boules de glace. La température monte, la sève s’échauffe, les habits tombent et les corps s’attardent sur le canapé, trop fatigués pour oser mélanger leur sueur ruisselante, à peine émoustillés par le bruit de pet qu’émet le cuir à chaque fois qu’ils en décollent une fesse. De l’eau, de l’air… Echangerais enlacement torride contre une bise légère !

Pourtant, il est de notoriété publiquement libertaire que rien de telles que l’été, et ses vacances de complexes, pour collectionner les aventures inoubliables, comparer les plans dragues jetables, sauter sur tout ce qui flanche, sortir la panoplie du parfait branleur. Ainsi Sven beau blond à la musculature étudiée (par la science surtout) s’approche finement de Maïka, belle brune à la poitrine attestée 100% biodégradable :

–          Alors, poupée, on bronze ?

–          Non, je teste le nouveau revêtement Tefal pour voir si les lourdauds s’y accrochent.

 

Sven, fort peu dépité, jette alors son dévolu sur Patricia, à l’âge plus conciliant :

–          Il est bien ton livre ?

–          Je ne sais pas encore comment il se termine, mais toi, je sais avec qui tu ne vas pas commencer.

 

Sven, à peine dégonflé, s’assoit à côté de Pauline au physique moins sélectif :

–          Cela te dirait une p’tite pipe ?

–          Si elle est si petite que ça, laisse-la plutôt partir en fumée.

 

En été, les pores-ports-porcs se libèrent. Une étude scientifique a été menée pour savoir si les endorphines, hormones du plaisir, circulent mieux lorsque les yeux sont exorbités par l’apport de cuisses fraiches, si cet afflux supposé a un impact sur la croyance en sa valeur sexuelle et possède une influence sur la recherche d’une satisfaction immédiate. Les résultats sont concluants : plus la jupe est courte, plus l’individu croit qu’il est appelé à conquérir la lune ; plus la canette est bue avec lenteur et essuyée sur un torse nue, plus l’individu croit que les publicités racolent n’importe quoi.

 juste pour le plaisir

L’eau, le soleil, le sexe sont inséparables, sauf si vous habitez à la montagne et ne pouvez coucher que la lumière éteinte. Le fantasme ultime (enfin, peut être le vôtre, le mien serait plutôt de posséder un maillot de bain qui ne gonfle pas le ventre, ne ramène pas les épaules au niveau du nombril, ne rentre pas dans la raie des fesses, ne se roule pas en un truc informe quand on l’enlève mouillé, ne se moule pas sur un truc informe quand on le porte mouillé, ressemble à un costume de bibendum en fait et rende moche même les plus canons) est le surfeur (avant requin) qui tient  sa planche à se repasser les filles sous un bras, l’autre main au-dessus des yeux en train de scruter l’horizon, d’un air mystérieux, comme s’il attendait qu’Aphrodite surgisse des flots pour aller la rejoindre dans une danse nuptiale voluptueuse, lyriquement accompagnée par les  vibratos des vagues en poussée jouissive, alors qu’en fait il attend que la plage se vide pour pouvoir rentrer, son caleçon ayant craqué sous la pression de ses pensées obscènes.

Mais l’été ne dure. Aussi si vous n’avez ni sea, ni sun, ni sex, gardez au moins le goût du sel.

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